CUBA février 2016 !

En décembre 2015, un rapprochement US/Cuba était annoncé. La revolucion !
Les santiagueros sont alors dans l’expectative de cette ouverture : mais que va t’il se passer ? A quelle sauce ne veut-on pas être mangé, etc. ? Comment garder notre identité cubaine ? La chanson ‘Me dicen Cuba’ semble d’ailleurs avoir marqué et fédéré les esprits : nous sommes fiers de nous et de notre pays !

Cette question n’était pas de mise en 2014 : à cette époque quand on interviewait les cubains, les principaux objectifs qui ressortaient étaient :

– comment mieux gagner ma vie (mon salaire ne me permet pas de vivre) ?
– Dans quel business puis-je me lancer et comment trouver une mise de départ ?
– Où trouver des appuis extérieurs pour améliorer le quotidien de ma famille ?
– Comment partir, comment voyager, voir ailleurs ce qui s’y passe, accéder aux nouvelles technologies, vivre comme aux US ou en Europe ?

En 2016, certains cubains trouvent le temps long, d’autres disent que ça bouge et que c’est normal que ça prenne du temps.
Et à santiago, en temps que touriste, est-ce que l’on VOIT des changements ?

TOURISTES A CUBA : un peu plus de touristes à Santiago. Majoritairement des canadiens, Français, italiens et espagnols.
Beaucoup de stages sont organisés par des assos françaises pendant les vacances de février à Santiago : Ritmacuba Paris – Salsa Loca Antoine et Aniurka Paris, Cohiba Salsa Bordeaux, Iroko salsa Pau, etc. mais on ne se marche pas dessus. Chaque asso a son quartier de prédilection.
Le tourisme à la Havane : je suis trop peu restée à la Havane pour en parler.

BARS BOITES POUR DANSER :
– toujours la CLAQUETA : l’endroit culte des danseurs français, en plein centre, pas cher, concert en live, à ciel ouvert, salsa, son, bachata, kizomba.
– la Casa de las tradiciones : peu de touristes car + éloigné du centre ville -sauf quand un groupe décide d’y aller et remplit alors l’espace exigu, orchestre, beaucoup de SON, j’aime !
– el Coro Madrigalista : le royaume du SON avec son fidèle anciano à l’entrée, tranquille, j’aime aussi!
– El Patio de los Abuelos : orchestre, gros groupe de touristes chaque fois que j’y suis allée, du coup, comme l’endroit est petit, j’ai moins apprécié.
– Version boite « boite » (fermée comme une boite), la Casa de la Musica était en réparation et le Salon de Son jamais ouvert..
– Et puis tout le coin de la Casa de la Trova ultra bondé :
* la Casa de la Trova : endroit mythique de Santiago. Le soir à l’étage : concert en live, touristes à gogo, plus de place pour danser, musique ultra forte.. et c’est toujours un repaire des jineteros. Bref ce n’est plus du tout un bon plan. L’après-midi, l’ambiance de la casa de la Trova reste toujours agréable. Ouf !
* en face de la casa de la Trova : le Matamoros
* un nouveau bar sur l’autre coté de la casa de la Trova
– Le Havana Club, testé cette année, population 100% cubaine. + Reggaeton et kizomba que salsa. Sympa 🙂

ARCHITECTURE :
Beaucoup de maisons, d’hôtels ont été restaurés mais à priori, c’est juste que, grâce entre autre à l’aide de l’Equateur, la rénovation, suite aux gros dommages causés par l’ouragan Sandy en 2012, se poursuit.
La rue principale Enramadas a été refaite, de très beaux bâtiments ont été restaurés, il y a maintenant un Malecon comme à la Havane, qui est entouré par des espaces verts.

COMMERCE VESTIMENTAIRE : Les micros boutiques de fringues continuent de pousser à droite et à gauche depuis que les cubains peuvent s’installer à leurs comptes : elles occupent souvent les entrées ultra étroites des habitations privées.

COMMERCE ALIMENTAIRE : Au niveau nourriture, pas de changements notables :
– les magasins sont toujours approvisionnés par arrivage, un peu comme nos « promos », donc un coup il y en a, un coup il n’y en a plus.
– les fruits (Pina, goyaves,fruta bomba, mangues : excellent, petites oranges vert/jaune..) et légumes (Tomates, chou blanc, concombre) sont toujours vendus majoritairement par les carrioles dans la rue et quelques rares marchés. On m’a expliqué que leur prix grimpe avec le nouvel afflux de touristes car nous en sommes friands.
– le café est toujours aussi délicieux, le rhum plus facile à trouver que l’eau, les langoustes divines 🙂
– le bocadito con queso y jamon se bagarre toujours pour la première place avec la mini pizza de rue.
– les gâteaux sont toujours blanc et rose, blanc et vert ou blanc et jaunes… Et je les aime toujours autant !!!
– les vendeurs ambulants crient ‘Mantequilla’ ou ‘ Pan’, etc. Un peu comme le laitier anglais qui nous amène le lait frais chaque matin..

TELEPHONE / INTERNET :
De plus en plus de cubains viennent au Parque Cespedes pour téléphoner : c’est un des rares endroits où la connexion est bonne.
Toujours très peu d’ordinateurs et encore moins de connexions internet dans les maisons

MUSIQUE : toujours omniprésente. Le pays le + musical du monde certainement. FENOMENAL !
Reggaeton, bachata, son, salsa, kizomba, merengue ET international !

MOYENS DE LOCOMOTION : des vieilles américaines et des camions qui polluent (Ne pas loger dans une rue en pente !) Et des carioles tirées par des ânes , des chevaux. Apparition de vélos !

SLOGANS MURAUX : ils sont toujours là un peu partout dans la ville, des messages à la gloire de la Révolution ou qui prêchent une bonne conduite. Un moyen de communication visible dans un pays où la presse est peu développée, la TV récente et les espaces sont libres de pub commerciales.
Entre nous, quelle chance ils ont, de ne pas avoir à se coltiner tous ces messages publicitaires qui cherchent toujours à nous influencer dans le but suprême d’honorer le dieu « croissance ».

En bref, chaque année Santiago évolue mais pour l’instant l’invasion de touristes n’a pas eu lieu et c’est toujours un plaisir d’y traîner ses guêtres.
Pour en profiter vraiment, le nec plus ultra, c’est bien-sûr de parler espagnol ; et les cubains prendront plaisir de leur coté, à échanger quelques mots en français 🙂

Me dicen Cuba , Cuba me llamo yo !